Moi, le cancer, les autres… et Re-source.
Cycle sur l’impact du cancer dans la relation avec ses proches.
Un des précieux cadeaux de Re-source.
Comment ça se passe pendant et après un cancer avec son entourage, son conjoint, ses parents, ses enfants, ses amis, ses connaissances, certains thérapeutes, ses voisins, ses collègues, son boss, le médecin conseil, … ?Comment se passe le quotidien, se gèrent les corvées, les réunions de famille, les vacances, les moments de détente, l’intimité, les obligations, les fêtes, les dates clés (examens de contrôles, anniversaires d’un diagnostic, d’une intervention, du début ou de la fin d’un traitement), la vie de chaque jour, celle qui n’est forcément plus comme avant ?
Grâce à l’encadrement professionnel, bienveillant et complémentaire de la psychologue en oncologie Daphné Grulois et la coach Brigitte Hermans, nous sommes quelques patients à nous être lancés dans ce partage en 6 soirées d’ateliers. Guidé par ce duo tout en justesse, le groupe a trouvé illico sa raison d’être, sa cohésion et a permis à chacun(e) de pouvoir déposer ses valises, poser ses questions et partager son expérience.
Dans le cadre beau et serein du centre Pérou, sans devoir se soucier de l’aspect financier, on a énormément parlé, on a beaucoup ri et on n’a presque pas pleuré. Nous nous sommes donnés un vrai coup de boost et des pistes pour pouvoir détendre, renouer ou améliorer la relation avec nos proches après le séisme provoqué par la maladie.
Nos proches, aussi aimants soient-ils, qui ne rêvent que d’une chose; nous retrouver «comme avant», faire «comme avant», effacer ce passage douloureux, tourner la page, changer de disque et continuer. On les comprend!
Sauf que «comme avant», ce n’est tout simplement pas possible, sorry. Mais, si chacun y met du sien, je crois que ça peut même devenir «mieux qu’avant». Tout est question d’acceptation, de résilience, de communication et de temps. Alors comment leur faire passer le message? Quand on se sent seul(e), fragile, impuissant(e), en colère, résigné(e) ou dans le déni ? Comment expliquer ce qui ne se voit pas ? Comment regarder devant en posant ses limites ? Comment respecter un nouveau rythme en conservant une vie sociale, une vie de famille ? Comment réussir à se comprendre quand on évite soigneusement de parler de ce qui fait peur ?
Ces sujets ont trouvé écho dans le groupe durant ces 6 ateliers et nous sommes repartis plus solides pour tendre la main et ouvrir le dialogue avec ceux que nous aimons. Nous avons d’ailleurs tous exprimés le souhait que ce cycle thématique puisse faire des tas de petits dans des tas d’endroits.
Grâce à des initiatives et organismes comme Re-source, aux financements et aux excellentes compétences des professionnels qui encadrent les patient(e)s, nous pouvons chaque jour apporter notre contribution à une meilleure compréhension de l’autre, à une meilleure prise en charge GLOBALE de la personne pendant la maladie, les traitements préventifs et la revalidation. Nous pouvons briser les tabous et distancer la peur. Chaque patient(e) qui a la chance de bénéficier de ces différents encadrements peut à son tour éduquer et informer son entourage proche et le corps médical si nécessaire. Chaque personne qui est en contact avec des patient(e)s qui ont pu bénéficier de ce soutien peut à son tour réagir de façon plus adéquate dans une autre situation dans laquelle la maladie intervient. Vous me suivez ? Ça s’appelle une réaction en chaîne.
Parce que, quelle que soit l’issue d’un diagnostic, je ne vois tout ceci que comme une très belle mise en place de structure pour davantage d’humanité. Celle qui commence juste à côté de soi.
Merci Re-source, merci Janik, merci Daphné, merci Brigitte, merci Debora, merci Laure, merci Annick, merci Sandra et merci à toutes les belles personnes que je croise grâce à Re-Source.
Mars 2019