« J’ai reçu des réponses aux questions qui cherchaient un lieu adéquat pour s’exprimer. »

Catella témoigne de son expérience au sein de Re-source
et de la phase post-cancer qu’elle aborde aujourd’hui sereinement.

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► Re-source : Vous avez découvert Re-source début 2017.  Quels sont les bienfaits que l’association vous a apportés pendant la durée de votre traitement ?
Catella : Dès la première rencontre avec Janik et Debora de Re-source, j’ai reçu des réponses aux questions qui cherchaient un lieu adéquat pour s’exprimer. Comment mieux vivre le traitement et changer d’hygiène de vie pour réduire le risque de récidive. Grâce aux activités suivies, j’ai eu la sensation qu’un chemin sur mesure s’ouvrait à moi. Des ateliers adaptés, des conseils de professionnels motivés l’ont confirmé. Le cancer met le corps au milieu de son être. Je me suis mise en douceur au sport, aux techniques de relaxation, de véritables « révolutions culturelles » pour moi qui n’en avais jamais fait. Vivre aussi des moments complices avec d’autres « Re-sourcé(e)s » signifiait partager difficultés et ressentis communs. Echanges aussi de trucs et astuces, de coordonnées utiles, d’anecdotes qui font chaud au cœur ou rire en chœur. Je suis ainsi mieux passée à la phase « post-cancer ».

► Re-source : Vous abordez la phase post-cancer aujourd’hui, la vie normale a-t-elle repris tous ses droits ?
Catella : Je ne vise pas « une vie normale » mais « une vie sur mesure ». Les bilans réguliers, l’inquiétude d’une récidive ou les discriminations qu’on subit parfois demandent certains aménagements. J’ai appris à organiser ma vie en intégrant sport, techniques de bien-être, diététique, évitement du stress et repos. Sans oublier de cueillir chaque opportunité de profiter de la vie ! J’ai aussi appris à l’expliquer aux autres, de manière assertive et non pas justificative. Ce que je fais, tout le monde devrait le faire pour réduire les risques de cancer.

► Re-source : Qu’est-ce que le cancer a amené dans votre vie ?  
Catella : Dans une culture où le mérite par la souffrance est encore une référence, il ne faut pas tomber dans le dolorisme. Il n’y a aucun avantage ni vertu au cancer. Par contre, comme toute expérience qui chamboule tout sur son passage, il faudrait qu’on reconnaisse davantage les apprentissages qu’en tirént les malades.  Si j’étais montée sur l’Everest, on aurait dit que c’est un exploit. « L’expédition » cancer n’est pas mal non plus, côté gestion des urgences puis des priorités sur le long terme, ménagement de son entourage ou encore endurance. Les aptitudes en intelligence émotionnelle, la relativisation des difficultés et la créativité s’accroissent. La prise de risque aussi. Quand on a répondu à un tel challenge, un parcours professionnel plus risqué mais plus proche de ses aspirations fera moins peur et tiendra compte de l’incertitude sur le temps qui reste.

►Re-source : Un mot en guise de conclusion ?
Catella : Il est important que les équipes médicales renseignent les patients vers des « maisons d’espoir en action » comme Re-source et, en retour, que les Re-sourc(é)es passent le message. En conclusion, j’appelle donateurs, décideurs publics et entreprises à procurer à de telles initiatives les fonds nécessaires. Nous le valons bien !

Juillet 2018

Catella