Ce sont 32 maisons d’accompagnement qui accueillent désormais les patients cancéreux. Elles leur apportent du soutien et des routines salutaires pendant leur traitement. Article dans Moustique par Catherine Ernens le jeudi 1er février 2024.
Maude retire son foulard. “Ça repousse”, dit-elle en caressant de ses petits doigts vernis de rouge sa chevelure d’un centimètre d’épaisseur. Des cheveux de bébé. “On se sent un peu plus belle comme ça”, ajoute-t-elle timidement. La jeune femme de 42 ans, installée sur un tabouret dans le hall d’accueil flambant neuf de Re-source, adossé à l’hôpital du Chirec à Delta, attend son massage du visage. Une première pour elle. Elle a appris son cancer du sein en juillet dernier. Un sein enlevé, de la radiothérapie, de l’hormonothérapie. “Et puis, je ne sais pas. À chaque étape suffit sa peine.” À Re-source, elle rencontre des personnes “comme elle”, elle se fait des amies qui la comprennent. “Je n’ai pas de compagnon. Mes seins, c’étaient quand même mon arme de séduction.” Elle essuie une larme. “Les copains me disent que j’aurai une prothèse. Mais moi, je n’ai jamais voulu les seins de Pamela Anderson, juste les miens.” Maude fait de la course à pied avec d’autres patientes. “On se donne plein d’énergie. Mais on nous voit comme des warriors, des superwomen. En fait, on est fragiles.”